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Hanoï, quand je pense à toi

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Quand je pense à Hanoï, je revois les petites rues du vieux centre s’éveiller doucement à l’aube. Il n’y a pas encore de bruits, la scène est vide, les acteurs encore endormis, ça semble si calme. J’ai cette image de ces mêmes ruelles noires de monde à la nuit venue, et de petites chaises en plastique formant comme des terrasses clandestines un peu partout sur les trottoirs, débordant sur la rue. Les gens boivent du café, rient, grignotent des graines de tournesol. Les serveurs tentent de se frayer un chemin dans la foule. C’est tellement… vivant ! On s’arrête à une terrasse pour faire comme tout le monde, et puis on mange un bout chez un marchand ambulant un peu plus loin. Tout près, il y a des artistes de rue qui fredonnent des chansons vietnamiennes. En face, un café porte le nom d’Obama. Un peu plus loin encore, on tombe sur le marché nocturne et ses dizaines de stands aux objets « made in China ». On goûte une glace, celle qu’ils font glacer sous tes yeux sur une grande plaque d’acier, l’ice cream roll. Le procédé est marrant, le résultat joli, mais le goût n’est pas terrible. On continue de flâner dans l’agitation joyeuse.

Hanoï Vietnam

Quand je pense à Hanoï, je marche autour de ce petit lac, la brume matinale donne à la scène un côté onirique, mon esprit vagabonde. Le dimanche matin les rues sont fermées à la circulation. Les gens courent tout autour du lac. D’autres font leurs exercices matinaux. Certains jouent à ce sport fascinant à regarder, le da câu ; quelque chose qui ressemble à un volant de badminton vole de pieds en pieds, interdiction de le toucher avec les mains. Ce jeu de plume est joliment acrobatique !

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Hanoï Vietnam

Quand je pense à Hanoï, je m’étonne devant cette ligne de chemin de fer qui passe entre les immeubles. C’est presque irréel. L’espace pour le train semble trop petit. Les gens vivent ici. Mais quand le train passe, c’est comme si tu appuyais sur pause, et alors la rue redevient un simple rail, le train passe. Et puis, comme si de rien n’était, la vie reprend son cours.

Hanoï Vietnam

Quand je pense à Hanoï, je me remémore ces moments sur le toit terrasse de notre hôtel. Un gâchis, cet espace n’est même pas exploité par un bar ou un restaurant. Mais une chance pour nous, on est les seuls à profiter de la vue. Je pense à nos apéros avec vue sur les toits, à la liberté là-haut, à nos discussions avec notre pote français Chris rencontré plus tôt au Laos, au couché de soleil, aux fenêtres qui scintillent dans la nuit.

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Quand je pense à Hanoï, je me revois en panique devant mon petit déjeuner « c’est dingue, cet homme me dit quelque chose, pourquoi il me fixe, merde, c’est qui, pourquoi je retiens pas le visage des gens ? ». Et partager un café avec le propriétaire de la guesthouse de Hoi An, celle qu’on avait tant appréciée.

Hanoï Vietnam

Quand je pense à Hanoï, je me balade au milieu de cette agitation perpétuelle, ce brouhaha de klaxons, de moteurs, et dans cette fourmilière, j’essaye de me frayer un chemin pour traverser la rue. J’achète des ananas à une marchande de rue, j’adore les marchands de rue ! Je me pose sur la petite chaise en plastique d’un café de trottoir, et comme les locaux, je commande un café glacé. Je me perds dans les rues des artisans en tout genre. Je cherche le quartier des peluches sans jamais le trouver. Je mange une délicieuse soupe de poisson au milieu d’une ruelle. Je vois un chien embroché pour la première fois. Je marche sous la chaleur écrasante pour atteindre le mausolée d’Ho Chi Minh, un énorme bloc de béton, un endroit trop froid à mon goût gardé par des militaires. Je goûte pour la première fois au café coco, ce mélange est délicieux.

Quand je pense à Hanoï, je souris.

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